Louis Gautier, Procureur général près la Cour des comptes, est un haut-fonctionnaire français et universitaire, spécialiste des questions internationales, stratégiques et de défense. Il a dirigé le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale de 2014 à 2018. Chargé ensuite par le Président de la République, d’une mission sur la relance de la défense européenne, il lui a remis en mars 2019 son rapport intitulé « Défendre notre Europe. Vers une Union de la sécurité et de la défense ».
Il est également le directeur de la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains à l’Université Panthéon-Sorbonne Paris I, préside le conseil d’administration de l’École nationale des chartes depuis 2013 et le conseil d’orientation de l’Agence nationale des recherches sur le Sida et les Hépatites virales (ANRS) depuis 2014.
Né le 26 septembre 1956, il est le fils de Jean-Pierre Gautier, armateur, membre de l’Académie de marine (1930-1998) et de Micheline Bazan (1928-) issue d’une vieille famille du Cotentin. Il a passé, avec ses frères et sœur, son enfance et son adolescence à Marseille où il fut élève au lycée Périer.
Formation
Diplômé de l’Institut d’Études politiques de Paris (1978), il est titulaire d’une licence de Lettres (1978) et d’un DEA de philosophie de l’Université Sorbonne Paris IV (1985). Docteur en sciences politiques de l’Université Panthéon-Sorbonne Paris I (1998), il est professeur habilité à diriger les recherches (HDR Panthéon Sorbonne Paris 1) depuis 2003. Ancien élève de l’École nationale d’Administration (promotion « Solidarité), il rejoint à sa sortie en 1983 la Cour des comptes, en qualité d’auditeur.
Carrière administrative
- 2014-2018 Secrétaire Général de la défense et de la sécurité nationale,
Président (ès qualités) du Comité stratégique de la sécurité des systèmes d’information, Président (ès qualités) du Comité directeur de la certification en sécurité des technologies de l’information,
Secrétaire (ès qualités) du Conseil de défense et de sécurité nationale,
Secrétaire (ès qualités) du comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques (CICNR),
Secrétaire (ès qualités) de la commission interministérielle de la sûreté aérienne,
Membre (ès qualités) du Conseil de politique nucléaire,
Membre (ès qualités) du comité des archives de la défense,
Administrateur (ès qualités) de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), Administrateur (ès qualités) de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ),
Professeur associé à l’université de Paris I ; - 2010- 2014 : Conseiller maître à la Cour des Comptes,
Membre, au titre des personnalités qualifiées, de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013,
Membre de la Commission nationale de déontologie et de la sécurité (CNDS),
Membre suppléant de la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République,
Professeur associé à l’Université Panthéon Sorbonne Paris I (à partir de 2013) ; - 2003- 2009 : Conseiller maître à la Cour des comptes, responsable de la section Transports,
Membre suppléant de la commission des requêtes près la Cour de Justice de la République , Membre de la commission nationale de déontologie de la sécurité ,
Consultant des Nations-Unies,
Professeur associé à l’Université Jean Moulin Lyon III (2006-2012) ; - 1997 – 2002 : Conseiller pour la défense du Premier ministre ;
- 1993 – 1997 : Conseiller référendaire à la Cour des comptes,
Chef de l’équipe de contrôle de la direction du Trésor,
Rapporteur au Conseil constitutionnel, consultant des Nations-Unies,
Responsable de section à l’IHED ; - 1991 – 1993 : Conseiller puis directeur adjoint du cabinet du ministre de la Défense ;
- 1990 – 1991 : Conseiller au cabinet du ministre de l’Intérieur ;
- 1988 – 1990 : Conseiller du ministre de la Culture et de la Communication ;
- 1983 – 1988 : Auditeur à la Cour des comptes, chargé de missions du Premier président,
Auteur d’un rapport au Premier ministre sur la politique en faveur de la francophonie (1987) ; - 1981-1883 : Elève de l’ENA (stages à l’ambassade de France au Mozambique et à la préfecture de la Réunion).
- Colonel dans la réserve citoyenne de l’armée de l’air ;
- 1979-1980 : Service national, EOR, Régiment de marche du Tchad, Montlhéry, Compagnie médicale d’intervention de Bar le Duc, chef de section.
Vie professionnelle et activités
La vie professionnelle de Louis Gautier est celle d’un acteur engagé au service de l’intérêt général, comme l’indiquent les responsabilités professionnelles ou bénévoles qu’il exerce ou a exercées . Le parcours de Louis Gautier est marqué par un fort investissement dans le domaine des affaires stratégiques, de défense et de sécurité. A côté de la défense, la culture, l’enseignement, la lutte contre le Sida sont des terrains où son action s’est également concentrée pour faire aboutir collectivement des projets mais où elle s’est aussi enrichie des expériences vécues, de la diversité des rencontres et des causes défendues. Les leçons tirées de l’exercice de ses fonctions au SGDSN ou en cabinets ministériels auprès de Pierre Joxe et de Lionel Jospin sont ainsi venues nourrir sa pratique de haut-fonctionnaire mais aussi ses enseignements et ses travaux de recherche en matière de défense et de sécurité. La réciproque est vraie. Il a été parmi les premiers, dès les années 1990, à attirer l’attention sur les formes nouvelles de conflictualités post Guerre-froide et à mettre en garde la gauche contre un certain aveuglement sur les questions de sécurité. Son engagement dans la lutte contre le Sida, à Sidaction et plus tard à l’ANRS, lui fait tôt prendre conscience des défaillances que peuvent connaître les politiques publiques et de la nécessité de mobiliser la société sur les enjeux de prévention des risques . Cette expérience sera mise à profit dans ses responsabilités administratives. Elle lui a notamment été utile dans la gestion des nombreuses crises au SGDSN (Ebola, Terrorisme, Cyber…).. Son intérêt et sa passion pour la culture, notamment après son passage au cabinet de Jack Lang, et pour l’enseignement n’ont, par ailleurs, jamais diminué.
Membre de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. Louis Gautier est nommé sur proposition du premier ministre Manuel Valls, en octobre 2014, Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale par le Président de la République François Hollande. Il succède alors à Francis Delon. Il lui revient, à ce poste, d’assurer la coordination interministérielle en matière de sécurité et de défense et de veiller à la préparation et au suivi des conseils de défense et de sécurité nationale présidés par le chef de l’Etat. Les dossiers dont il est chargé concernent la programmation militaire, la dissuasion nucléaire, les opérations militaires extérieures, la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense, les nouvelles technologies en matière de sécurité, les exportations des matériels de guerre, la coordination du renseignement, la sécurité des infrastructures critiques, le continuum de défense et sécurité, la protection du secret de la défense nationale.
Le mandat de Louis Gautier est marqué par la gestion de nombreuses crises : de la gestion du plan de prévention et de lutte contre le virus Ebola ou des survols de centrales nucléaires par des drones en 2014, aux cyberattaques (celles contre TV5 en 2015 ou celles contre les candidats à l’élection présidentielle, WannaCry ou NotPetya en 2017). Mais c’est évidemment la vague d’attentats meurtriers commis en France à partir de 2015 qui marque son mandat (en particulier les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, du Bataclan et du stade de France en novembre 2015, de Nice en juillet 2016…). Il est chargé de préparer et de mettre en œuvre les mesures d’urgence qui sont alors arrêtées. En raison de la convergence des défis de sécurité internes et externes, de la multiplication des arbitrages interministériels à rendre pour y répondre, François Hollande décidait, à partir de l’été 2016, de réunir le conseil de sécurité et de défense nationale toutes les semaines, pratique qui sera maintenue par Emmanuel Macron. Cette décision, prise sous son mandat, conforte alors le rôle du SGDSN.
Au-delà de la gestion des crises et des mesures liées à l’état d’urgence, sous les gouvernements de Manuel Valls puis d’Edouard Philippe, Louis Gautier conduisit, de 2014 à 2018, toute une série de travaux interministériels débouchant sur l’adoption par le Parlement d’un important paquet législatif concernant les services de renseignement, les forces de police, l’emploi des armées sur le territoire national et plus généralement aménageant le droit de la sécurité. Sous sa direction, le SGDSN a procédé à la révision complète des plans Vigipirate, à l’audit systématique des protocoles de sécurité par secteurs d’activités (transport, établissements scolaires, lieux de spectacles…) de même qu’à l’actualisation du plan de lutte contre les pandémies. Le SGDSN, dans le même temps, coordonnait l’action des ministères de la défense et de l’intérieur dans la mise en place de l’opération Sentinelle et la sécurisation de grandes manifestations (Eurofoot, Cop21 …). Sous son mandat, deux plans interministériels de lutte contre la radicalisation et le terrorisme (PLAT et PART) furent finalisés et mis en oeuvre. De 2015 et 2016, Il pilota les travaux visant à l’adaptation (devenue nécessaire au vu des événements) de la programmation militaire (LPM 2014-2019) puis ceux débouchant, en 2017, sur l’élaboration d’une nouvelle LPM (2019-2025). Concomitamment, il lui revenait, notamment pour les conseils de défense, d’assurer une préparation et un suivi des arbitrages relatifs à la lutte contre le terrorisme à l’extérieur de nos frontières, qu’il s’agisse des opérations militaires ou de leur accompagnement diplomatique (Mali et stratégie Sahel, interventions militaires en Irak et en Syrie).
Constatant l’intensification des enjeux liés à la cyberdéfense, Louis Gautier favorisait la montée en puissance de l’ANSSI, placée sous la tutelle du SGDSN.,. L’ANSSI a ainsi aidé à la remédiation des systèmes informatiques de TV5 après l’attaque de 2015 ou de l’entreprise Saint Gobain, victime du rançongiciel Not Petya en 2017, et a été mobilisée pour protéger les élections de 2017. Dans le cadre du renforcement de la posture française de cyberdéfense, Louis Gautier, a été chargé par le premier ministre à l’été 2017, de l’élaboration de la Revue stratégique de cyberdéfense. Adoptée en conseil de défense en février 2018, cette revue stratégique de cyberdéfense constitue le premier livre blanc français en la matière. En outre, conscient des enjeux de sécurité liés à l’essor des nouvelles technologies, il engageait au sein du SGDSN une réflexion débouchant au printemps 2017 sur la publication d’un rapport public intitulé « Chocs futurs ».
Dans des domaines d’expertise spécifiques (négociation d’accords de sécurité, lutte contre la prolifération, protection des technologies sensibles, exportations d’équipements militaires, coopération en matière de cyber défense ou de protection contre les actions terroristes), Louis Gautier a développé l’action internationale du SGDSN au travers des discussions avec nos grands alliés et partenaires mais aussi de dialogues stratégiques avec certains pays. Son mandat reste en particulier marqué par l’issue favorable de l’affaire des BPC Mistral et la négociation, conduite du côté russe par Dmitri Rogozine.
Dans un souci de transparence et de cohérence , Louis Gautier a entrepris de réformer le régime du secret-défense et les règles d’accès aux archives classifiées, tout en ouvrant le SGDSN vers l’extérieur avec la publication annuelle d’un bilan d’activité ou l’organisation de colloques, comme celui consacré aux 110 ans du SGDSN.
A sa sortie du SGDSN, où il est remplacé par Claire Landais, Louis Gautier s’est vu confier une mission par la Président de la République Emmanuel Macron sur le processus de relance de l’Europe de la défense dont les conclusions ont été rendues en mars 2019. Ce rapport, qui formule plus de 90 propositions met notamment l’accent sur les défis de sécurité que les Européens ne sont pas en mesure de correctement affrontés et la nécessité de défendre les intérêts stratégiques européens.
Nommé auditeur en 1983, Louis Gautier et désigné chargé de mission du Premier président, André Chandernagor. A ce poste, il est notamment responsable des relations internationales de la Cour. Il organise les premiers contacts et le déplacement d’une délégation conduite par le Premier président en Chine qui débouchera sur une coopération avec la Cour des comptes chinoise en formation. Il participe à la mise en œuvre du premier mandat exercé par la Cour comme commissaire aux comptes de l’ONU et se voit chargé, en 1987, d’un audit de l’UNWRA. Il organise également le premier sommet de l’Eurosai à Paris. Alternant les postes de responsabilité en administration avec ses fonctions de magistrat à la Cour des comptes, il y a été affecté à la 1ère Chambre qui contrôle le ministère des finances et le secteur financier, à la 3ème en charge de la culture, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche et à la 6ème chambre, à l’époque compétente pour auditer les grands opérateurs du secteur public (SNCF, RATP, EDF…). Rapporteur, contre rapporteur, chef de secteur, il a exercé au sein de la haute juridiction financière tous les « métiers » du siège. Au cours de sa carrière à la Cour, il a notamment été chargé, parmi beaucoup d’autres enquêtes, du contrôle de la banque Crédit du Nord et de la Banque Tarneaud après leur nationalisation ; comme responsable de l’équipe de vérification, du contrôle des comptables de la direction du Trésor ; comme chef du secteur Transport, du contrôle de la SNCF et de ses filiales ; du contrôle de grands chantiers culturels (MuCEM, Philharmonie de Paris, Grand Palais), de l’Agence nationale des chèques vacances, des Ecoles d’art, des grandes infrastructures numériques du MESRI, enquêtes débouchant sur des insertions ou des rapports publics. Actuellement, il préside la formation interjuridiction où sont représentées toutes les chambres de la Cour et les Chambres régionales des comptes et qui a compétence sur les trois fonctions publiques (Etat, Territoriale, Hospitalière).
Comme magistrat, il a été délégué dans des fonctions auprès d’autres juridictions ou autorités de contrôle. Ainsi de 1994 à 1996, il a été rapporteur adjoint au Conseil constitutionnel ; de 2003 à 2010, il est membre suppléant de la commission des requêtes près la Cour de Justice de la République et membre de la commission nationale de déontologie de la sécurité. Il a mené différentes missions d’observateur ou de consultant pour l’Union européenne ou les Nations unies (notamment lors de la supervision des élections générales en Afrique du Sud mettant fin à l’apartheid de 1994).
De 1988 à 1990, Louis Gautier exerce la fonction de conseiller technique au cabinet du Ministre de la culture Jack Lang où il est chargé du théâtre, de la musique, de la danse et du livre. A ce poste, il est associé à la création de l’Opéra Bastille et au lancement du projet de la « très grande bibliothèque » (baptisée par la suite, Bibliothèque François Mitterrand) et à la rénovation du carré Richelieu. Il a contribué à la politique particulièrement active de décentralisation culturelle et artistique impulsée alors dans les domaines dont il avait la charge (création d’un réseau de médiathèques, essor des compagnies et des orchestres en région). Il participa également à l’organisation des fêtes de la musique et fut à l’origine, à Paris, du festival Quartiers d’été devenu depuis festival Paris l’été.
De septembre à décembre 1990, il est conseiller budgétaire du ministre de l’intérieur Pierre Joxe. Il devient ensuite conseiller puis directeur adjoint du cabinet civil et militaire de ce dernier après sa nomination comme ministre de la défense en 1991. (Au cours du bref intérim exercé par Pierre Bérégovoy comme ministre de la défense, il sera rattaché au cabinet du premier ministre comme directeur adjoint). De 1991 à 1993, Louis Gautier, au cabinet de Pierre Joxe, est d’abord chargé du suivi administratif et financier de l’intervention française dans la Guerre du Golfe. Il est ensuite étroitement associé aux réformes qui, immédiatement après la guerre froide, entreprennent de refonder le modèle d’armée française pour rendre celle-ci plus souple d’emploi et plus facilement projetable (professionnalisation de certaines unités, réduction des effectifs, premières restructurations territoriales de l’appareil de défense, création du commandement des opérations spéciales, de la Direction du Renseignement Militaire, de la Directions des affaires stratégiques aujourd’hui devenue Direction Générale des Relations Internationales et de la Stratégie et du Centre de la Planification et de la Conduite des Opérations.)
Après la victoire de la gauche aux élections législatives de 1997 et l’arrivée de Lionel Jospin à Matignon en 1997, il est nommé conseiller pour la défense auprès du Premier ministre et exerce cette fonction durant toute la période de cohabitation, jusqu’en avril 2001. Dans le cadre de ses fonctions, il est chargé pour le Premier ministre de la préparation des dossiers présentés en conseil de défense ou en conseils restreints. Selon une procédure, conforme aux textes alors en vigueur, et scrupuleusement suivie durant toute la cohabitation, ces dossiers seront d’abord soumis à un comité restreint de ministres présidé par le chef du gouvernement où sont conviés le chef d’état-major particulier du président de la République et auquel participe le SGDSN. Cette expérience de la cohabitation le conduira à préconiser une évolution de cette procédure dans le sens d’une simplification des instances (fusion des conseils de la défense nationale et des conseils retreints) et d’un secrétariat unique confié au SGDSN. Au cabinet de Lionel Jospin, il suit et pilote la réforme de la professionnalisation des armées, participe activement aux négociations sur la relance de la défense européenne et de l’accord franco-britannique de Saint-Malo. Avec l’Amiral Dumontet (chef du cabinet militaire), il assure, pour le Premier ministre, la préparation des décisions à prendre par l’Exécutif dans le conflit du Kossovo, l’engagement en Afghanistan et les autres opérations extérieures. Il est responsable à Matignon de la coordination des travaux relatifs à la programmation militaire et au renouvellement de la force de dissuasion. Avec Laurent Giovachini puis Isabelle Kocher, ses adjoints pour les questions industrielles, il est en charge du dossier de la restructuration de l’industrie aérospatiale et de défense, en particulier en ce qui concerne les opérations de fusion d’Aérospatiale-Matra, puis les négociations avec les Allemands aboutissant à la création d’EADS devenu Airbus et enfin avec la transformation de Thomson-CSF en Thalès.
Louis Gautier soutient en 1998 sa thèse intitulée « La défense hors du sanctuaire : la politique militaire de la France, 1990 -1995 » qui reçoit la mention « très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité » et fait l’objet, d’un article de Jacques Isnard paru le 1er juillet à la une du journal Le Monde.
En 2003, il obtient une habilitation à diriger des recherches (HDR) et est nommé professeur associé en 2006 à l’Université Jean-Moulin Lyon III, puis en 2012 professeur associé à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris I) où il crée, l’année suivante, la chaire « Grands enjeux stratégiques contemporains ». Dans ce cadre, il dispense des cours et anime plusieurs séminaires consacrés aux questions de stratégie et de défense. La Chaire qu’il dirige à la Sorbonne organise chaque année un cycle annuel de conférences de haut niveau où sont invités des universitaires et des experts du monde entier. Un des objectifs de la chaire étant de faire dialoguer des analystes et des chercheurs venant de tous les horizons.
Il est l’auteur de très nombreux articles publiés dans des revues françaises et étrangères spécialisées mais aussi dans de nombreux quotidiens.
Président de l’Ecole nationale des chartes depuis 2013, il a œuvré à l’installation, de l’établissement dans son nouveau siège de la rue de Richelieu, inauguré en 2015. Sous la direction de M. Jean-Michel Léniaud, puis en 2016 de Mme Michelle Bubenicek, il a veillé à ce que l’établissement soit en situation de pouvoir passer prochainement à une gestion aux responsabilités élargies. Il a facilité puis accompagné deux choix stratégiques importants pour l’école, son implantation sur le campus Condorcet et son intégration dans la communauté universitaire formant PSL.
Louis Gautier, à la suite de son passage dans le cabinet de Jack Lang, s’est toujours fortement impliqué dans le domaine culturel.
Au côté de Pierre Bergé, il a contribué à la sauvegarde du théâtre de l’Athénée et à la création de la Fondation Pierre Bergé/Yve Saint Laurent ainsi qu’aux musées qui lui sont associés à Paris et à Marrakech. Il a aussi participé à la reprise par Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Xavier Niel du groupe Le Monde dont il intègre en 2010, comme membre, le conseil de surveillance.
Il est président de la maison d’écrivain de Jean Cocteau à Milly la Forêt qui accueille une remarquable collection d’œuvres de l’artiste dont une part essentielle a été remise, en 2019, en dation à l’Etat et au Musée d’art moderne qui en assure dorénavant la conservation. Afin de protéger également la maison, classée lieu de mémoire, celle-ci a été transmise par donation à la Région Ile de France dont elle a intégré le patrimoine également en 2019.
Louis Gautier est également le président de la maison de Zola/Musée Dreyfus à Médan qui, après des travaux de réhabilitation et la réalisation d’un projet muséographique autour de l’affaire Dreyfus, doit être ouverte au public en 2021. Ce projet, qui a reçu le label Musée de France, comporte la restauration complète de la maison d’Emile Zola à Médan et la création d’un espace pédagogique autour de l’affaire Dreyfus et de ses prolongements actuels où, sur divers supports, sont traitées les questions de l’antisémitisme, du racisme, de l’erreur judiciaire, du rôle de la presse en démocratie.
En 2004, Il a créé l’association Delphys qu’il préside, vouée aux échanges culturels entre la France et la Grèce et a organisé, à ce titre, divers concerts de musiques savantes ou populaires, mettant en valeur le répertoire de ce pays.
Il est membre du conseil d’administration du Festival d’automne.
Il a été membre du conseil d’administration de l’Opéra de Paris (1991-1994), membre et secrétaire général du conseil d’administration du Théâtre de la Ville (2010-2015), membre fondateur du festival Paris Quartier d’été (1990-2014), membre du conseil d’administration de la Médiathèque Gustav Malher (1999-2012), membre du conseil d’administration des Amis du Théâtre de l’Athénée (1998-2017).
Il est membre du conseil et du comité de parrainage de Lire La Politique, prix du livre politique, depuis 1995 et du prix géopolitique.
Louis Gautier s’est engagé dans la lutte contre le Sida, à Sidaction et plus tard à l’ANRS, un engagement qui lui a fait prendre conscience des défaillances que peuvent connaître les politiques publiques et de la nécessité de mobiliser la société sur les enjeux de prévention des risques. Cette expérience sera mise à profit dans ses responsabilités administratives. Elle lui a notamment été utile dans la gestion des nombreuses crises au SGDSN (Ebola, Terrorisme, Cyber…).
Décorations
- Officier de la Légion d’honneur en 2017 (chevalier en 2010) ;
- Officier de l’ordre national du Mérite Officier de l’ordre national du Mérite en 2015 (chevalier en 2005) ;
- Officier de l’Ordre des Palmes académiques Officier de l’ordre des Palmes académiques ;
- Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres.